A l'aune d'un jour nouveau [ PV Aaron ]

Adossée contre un arbre qui paraissait aussi vieux que le monde, la jeune fille contemplait le ciel. Loin des murs lugubres de l'institut, le coin de paradis qu'elle venait de découvrir lui offrait une nature luxuriante qu'elle n'aurait pu soupsonner.
La douceur des rayons du soleil sur son visage lui procurait un sentiment de bien être qu'elle avait oublié depuis fort longtemps. Habillée simplement d'une robe rouge de soie fine dessiant parfaitement ses courbes, cette paisible lumière arrivait même à réchauffer son coeur meurtrie.
Le coeur apaisé par un ciel bleu azur, la jeune fille ferma ses émeraudes un instant. Profitant de ce moment qui n'arrivait que rarement, elle osa baisser sa vigilance un moment.

Pourtant le répis fut de courte duré, un craquement se fit entendre par delà un buisson. Vulnérable, elle espérait que ça ne soit que son imagination. En quelques secondes son esprit se mit à bouillonner, cherchant des alternatives elle savait pourtant qu'elle aurait du mal à se défendre. Le temps de ressaisir, deux hommes se tenaient devant elle.
La jeune fille les considéra rapidement. Deux pairs d'yeux vides venaient de se poser sur elle, leurs bouchent entre ouverte ne laisser échapper que quelques souffles roques. Se relevant d'un bon elle s'écrasa un peu plus contre l'écorce de l'arbre. Tels des zombies ils firent quelques pas très lents. Cette lenteur serait peut être un avantage pour elle...

- Vous êtes ? dit-elle d'une voix qui ne laissait rien transparaitre .

Aaron inspira profondément, comme pour nettoyer ses poumons des vapeurs chimiques stagnant dans l’institut. Une brise vint lécher la frondaison de l’arbre au sommet duquel il était monté, caressant ses joues froide lorsque quelque chose troubla sa fragile quiétude.

Des bruits de pas hésitant, des craquements irréguliers…

Dissimulé derrière le tronc, il aperçut deux hommes chancelants, en proie à un délirium profond. L’un d’eux dissimulait une lame qu’il sortait quelques fois pour s’entailler l’avant-bras avant de la cacher, comme un toc. Alors qu’il allait emprunter un autre chemin, l’odeur de sang frais, de sueur et de rance que les deux hommes dégageaient laissa la place à un tout autre parfum. Subtil et délicat, il serpentait au-dessus de l’herbe et la mousse humide, piquant la curiosité du jeune homme au plus haut point.

S’élançant, il prit appuis sur une branche proche et se propulsa en avant. Il progressa rapidement, dépassant une clairière à la végétation luxuriante dans laquelle les rayons d’un soleil timide peinaient à réchauffer la terre.

L’odeur de sueur masqua à nouveau le parfum qui lui plaisait tant et il perdit volontairement de la hauteur. Sous la voute d’un chêne se tenait une jeune femme acculée par deux autres malades.

"Elle est en danger" murmura une voix dans son crâne. "Tues-les ! TUES-LES ! Ils doivent mourir, MOURIR, donne les nous, donne les !!!"

Le murmure devint un hurlement que seul l’obéissance ramènerais apaiserais.

Deux lames luirent un instant, il y eut un bruissement, un bruit sourd et du velours s’échappa de deux gorges.

Les corps tombèrent sans un bruit et avant même qu’elle n’eut le temps de crier, il avait délicatement pris sa main.

Les deux hommes continuaient de s'approcher. Plutot confiante, plus par obligation que par courage, elle se mit à douter de l'issue de cette altercation losrqu'elle les vit sortir une lame. Essayant de combattre la panique qui tentait de la submerger, elle recula d'un pas.

Cette journée était bien trop belle pour ne pas être entâchée de sang. Cela était devenu une habitude depuis bien des années.

Sans même avoir le temps de réagir ou de se tourner, Kate vit le corps inertes de ses assaillants s'éffondrer dans une marre luisante et pourpre. Stupéfaite, elle regarda l'homme comme sorti du néant lui prendre la main sans qu'elle n'est put bouger une seule seconde.

Le coeur étreint, l'esprit brumeux elle ne sut quoi dire. Emprunte au doute, elle décida tout de même d'adresser un sourire reconnaissant au jeune homme. Il venait d'oter la vie à deux hommes, avec une rapidité presque inhumaine pour la secourire. Elle se ressaisit un instant, et remercia chaleuresement l'inconnu, malgré une hésitation évidente.

M..merci infiniment, je crois bien que vous venez de me sauver.

Elle jetta un dernier regard au soleil et la nature pourtant si belle il y a peu, lui donnait soudainement un arrière gout d'amertume. Souillée par le sang impie de ses hommes, le même sentiment de haine et de dégout pour le monde lui revint en bouche.

Aaron fit volte-face et entraina la jeune femme dans une course effrénée. « Ne pas les regarder manger »

Car de tout temps il en avait été ainsi. Ne pas regarder, ne pas poser de questions.

Au loin, un gargouillis écœurant s’éleva dans l’air, clameur vomitive d’un repas très vite honoré. Ils progressèrent rapidement sur un sentier jusqu’à ce que la jeune femme ralentisse peu à peu. Devant eux se tenait les deux hommes qu’il avait aperçus plus tôt. La considérant, leurs visages se déforma en deux rictus d’une seule et même folie. La seconde suivante ils s’élançaient vers elle, rapide, maladroit, imprévisible.

Aaron lâcha sa main et glissa entre les jambes du premier pour lui sectionner les tendons d’Achille avant de bondir sur le second pour l’égorgé. Chirurgicale, sa lame coupa le larynx et les cordes vocales de l’aliéné sans le moindre bruit. Impitoyable, le jeune homme revint au niveau du premier assaillant qui, rampant comme une marionnette sans fils tentait de fuir.

En vain.

L’empoignant par les cheveux, sont sort fut identique.

La main d’Aaron lâcha sa lame pour retrouver celle plus douce et parfumée de la jeune fille.

Quittant le sentier, il l’entraina plus loin dans les bois.

Avant même qu'elle n'ait eu le temps de finir sa phrase, l'inconnu l'entraîna dans une course folle. Perdue et désorientée elle ne savait que faire. Ou est ce qu'il l'emmenait ? Et pourquoi ? Qui était-il ? Son esprit s'embrumait, l'empêchant d'agir en circonstance. Elle savait qu'elle ne devait pas le suivre, c'était bien trop risqué. Mais il venait de la sauver, alors pourquoi lui voudrait - il du mal ? Tant de question qui tourbillonnaient dans son esprit. Décontenancée, jamais elle n'avait été aussi perplexe. D'habitude maître du jeu en toute circonstance, la situation lui échappait complètement.

Un éclair de lucidité et elle ralentit sa course. Elle n'irai nul part avec lui sans avoir de réponse. Mais alors que ses pensées tourmentées retrouvaient leur place les deux autres hommes se retrouvaient à nouveaux devant elle.

"c'est ma journée" pensa-t-elle.

Ses émeraudes s'écarquillèrent, et un sentiment qui lui avait était étranger longtemps la submergea. La peur. Pas celle de mourir, mais celle de ne rien contrôler et de ne pas comprendre. Rien ne se passer comme prévu alors qu'elle n'était la que depuis quelques heures.

Ils s'élancèrent vers elle avec des sourires abjectes. La jeune fille senti ses muscles se crisper, et l'angoisse s'abattre sur elle comme une avalanche de glace.

L'homme glissa vers eux en quelques secondes, comme s'il ne faisait qu'un avec l'air. Les deux aliénés connurent la même fin que précédemment. Il ne leur laissant aucune chance, se mouvant avec souplesse et dextérité, il était un ennemi plus que redoutable.

Après avoir faillie les deux hommes, il saisit de nouveau la main de Kate pour s'enfuir un peu plus loin, à l'écart.

Cette fois s'en était trop, l'agent double voulait des réponses. Une fois à l'écart elle se stoppa et hurla comme pour conjurer sa peur et tous les sentiments qui s'entremêlaient.

Mais que ce passe-t-il enfin ? Qui êtes-vous ?! Cria-t-elle en enfouissant violemment son visage entre ses mains crispées.

- Plus tard les questions, trancha Aaron en scrutant les alentours. Bientôt à l’abris.

Il tenta de s’élancer à nouveau mais la jeune fille ne bougea pas d’un centimètre.

Aaron se perdit un instant dans l’océan d’un vert luisant avant de reprendre ses esprits.

- Je m’appelle Aaron, dit-il en s’inclinant poliment.

Son ton maladroit renvoyait l’image d’un marginale privé de rapport humain depuis un bon moment. Tenté de céder à la lamentation, il balaya sans ménagement toutes les pensées qui l’assaillaient pour rester concentrer.

- Plus loin il y a un bosquet très abrité, nous pourrons y discuter sans danger. En outre il va bientôt pleuvoir et notre odeur sera masquer.

Sans attendre de réponse il reprit sa marche, espérant au fond de lui faire entendre raison à la jeune fille…

Le bosquet évoqué sembla les accueillir à bras ouverts. Véritable forteresse naturelle, ont y pénétrait par un goulot d’épineux enraciné sur une roche calcaire. Le mimétisme en façade était parfais, sans le moindre accros. A l’intérieur, il formait un cercle dont une bonne partie était occupée par un abris de bois accolé à un surplomb naturel. L’ensemble formait une sorte de cabane plus que confortable et bien ouvragé. Un peu plus loin serpentais un petit cours d’eau qui s’enfonçait dans la roche. Le sol recouvert d’herbe grasse embaumait sous le ciel orageux naissant.

Un sentiment de paix s’empara du cœur d’Aaron qui plaça à l’entrée un fil d’Ariane soigneusement dissimulé dans une saillis. L’infantile le disputait au féérique dans cette parcelle de paradis.

Aaron inspira profondément. Enfin, son parfum était en sécurité.

La réponse du jeune homme raisonna froidement en elle, remettant ses idées à leur place en un instant. Elle refléchit rapidement à ce qui venait de ce produire. Un homme sorti de nul part venait de tuer quatre patients en quelques secondes, et sans le moindre remord pour la sauver. Pourquoi lui vourdrait-il du mal alors ? Plutot confiante à cette idée, elle plongea son regarda dans celui de l'inconnu

-Je n'irai nul part sans savoir au moins votre nom, déclara-t-elle fermemant.

- Je m’appelle Aaron

Elle sourit subtilement, satisfaite d'avoir eu une réponse. Il s'inclina respectueusement même s'il semblait maladroit. Elle le considéra longuement et n'eu pas le temps de lui répondre que déjà il ajoutait :

- Plus loin il y a un bosquet très abrité, nous pourrons y discuter sans danger. En outre il va bientôt pleuvoir et notre odeur sera masquer

La peur avait disparut depuis un moment. Affligée d'avoir cédé à la panique pour si peu, elle se resaisit totalement. Elle acquiesça et emboita le pas du jeune homme.

Une fois arrivée, un fabuleux paysage qui tranchait indubitablement de l'horreur qui émanait de l'institut se trouvait devant elle. Subjugée par un si beau paysage elle suiva le jeune homme sans discuter. Une fois à l'abris, il semblait d'un coup appaisé. Elle afficha un léger sourire imperceptible, puis soupira tranquilisée.

Bien moi c'est Kate, dit-elle en tendant une main vers son sauveur. Enchantée, et encore merci de m'avoir secouru.

Sa bouche se dessina en un petit sourire traduisant sa reconnaissance. Elle espérait que le cauchemar se mette un peu sur pause.

Aaron saisit la main de Kate et la pression qu'elle exerça sur lui le fit frissonner. Sans tenir compte des propos outrancier que tenaient les voix dans son crane, il s'inclina poliment. Précédent sa belle invitée, il avança vers la cabane, l'invitant a en faire de même et s'adossa a un mur. L'aménagement était spartiate mais un sentiment de paix régnait a l'intérieur. Les murs était couverts de runes étranges et la lueur du soleil peinait a réchauffer la pièce.

- Maintenant que nous somme en sécurité, je te dois quelques explications, dit il en la voyant perplexe. J'ai connu la directrice cet établissement il y a de cela quelques mois. Je suis intervenu alors qu'elle se faisait agressée et elle m'a proposer d'y venir. Les aliénés que nous avons croisés tout a l'heure ont envahis la forêt il y a de cela trois jours et vont toujours par deux. Je pense que quelque chose ou quelqu'un dans l'institut est en train de concevoir une nouvelle drogue qu'il test sur les malades. Si je n'ai pas trouvé le lieu des expérimentations les effets sont clairs. Ils semblent tous possédés, et recherche le gout de la chair. Ceux que nous avons vues sont des coups dans l'eau car pour créer une drogue il faut que les clients soient en mesures de payer...

Ils sont relâchés dans la forêt et errent jusqu’à la mort. Les animaux font le reste...

Malgré l'emmenagement sommaire, la jeune fille se sentait en sécurité. Visiblement, il venait ici souvent mais ce qui la perturbait le plus, c'était les sortes de runes étranges qui couvraient les murs. Elle n'en connaissait absolument pas la signification et se demandait pourquoi il en avait gratifié les murs. Elle regardait dehors et apaisée, son visage se radoucit. L'atmosphère presque irrespirable de l'institut tranchait complètement avec le paysage qui se tenait devant elle.

- Maintenant que nous somme en sécurité, je te dois quelques explications

Elle posa de nouveaux ses grands yeux sur Aaron et écouta ce qu'il avait à lui dire.

- il y a de cela quelques mois. Je suis intervenu alors qu'elle se faisait agressée et elle m'a proposer d'y venir.

Ces mots firent frémir la jeune fille, qui se crispa sans vraiment le cacher. Etait-ce finalement un piège qu'ils lui avaient tendu lui et Cassy ? Mais elle n'eut pas le temps de se poser davantage la question qu'il poursuiva :

-Les aliénés que nous avons croisés tout a l'heure ont envahis la forêt il y a de cela trois jours et vont toujours par deux. Je pense que quelque chose ou quelqu'un dans l'institut est en train de concevoir une nouvelle drogue qu'il test sur les malades. Si je n'ai pas trouvé le lieu des expérimentations les effets sont clairs. Ils semblent tous possédés, et recherche le gout de la chair. Ceux que nous avons vues sont des coups dans l'eau car pour créer une drogue il faut que les clients soient en mesures de payer...

Ils sont relâchés dans la forêt et errent jusqu’à la mort. Les animaux font le reste...

Fermée, le visage finalement un peu plus dur, elle lui répondit sans vraiment avoir l'air choquée ou étonnée et au contraire plutot calme

- Ils doivent expérimenter cette drogue au troisième étage, la ou se trouve la chambre 502. En plus de toutes les tortures qu'ils infligent aux patients juste par plaisir, Cassy doit essayer de maintenir son commerce à flot... Ou est-ce peut être pour pouvoir mieux contrôler les malades à sa guise. Cela reste encore à déterminer. Ils se débarassent des cobayes ici alors...dit-elle songeuse en s'approchant de l'entrée.

Portant son interêt à nouveau sur l'exterieur, elle poursuiva

C'est donc pour ça qu'il n'y a jamais aucun membre du personnel ici pour surveiller ou même de patient...

Après quelques secondes de silence elle se tourna vers Aaron

- Tout ce que je sais en tout cas, c'est qu'il se passe des choses affreuses et inimaginables dans cette chambre, la 502.

Méfiante et suspicieuse elle lui demanda en suite

- Ces dessins sur les murs, quelles sont leurs significations ? Et pourquoi avoir accepté de ton pleins gré de venir ici, la plus part des indivus se battent pour ne pas être enfermé et toi tu y es venu sans qu'on t'y oblige. Pourquoi ?

Un léger rictus presque imperceptible traduisant son amerturme, s'afficha sur ses lèvres rouges

- Tu as peut être une relation 'privilégiée' avec Cassy ? Parce que tu as l'air d'être au courant de beaucoup de chose pour quelqu'un qui n'est pas la depuis longtemps. Ou alors tu as été victime de certains de leur tests, car tu fais preuve d'une rapidité et d'une agilité hors du commun, ça expliquerait également pourquoi tu en sais autant.

Elle attendait des réponses, tout en restant sur ses gardes. Impassible, inébranlable, glaciale, elle le regardait persuadée d'être tombé dans un piège. Prête à s'élancer à tout instant.

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